mardi 24 mars 2009

TARATATAG

Pour commencer, je ne remercie pas Deef, qui vient de me faire perdre une heure sur des bêtises.
Le bougre a eu le toupet de me taguer, comme ça, sans prévenir et devant tout le monde ! C'est la première fois que ça m'arrive, et je vous jure que ça fait un drôle d'effet ! (Pour le punir, j'ai décidé de l'appeler Beef à compter de cette minute, comme la grande rockeuse de Phantom of the Paradise -- voir en fin de post.)
Le défi consiste en ceci : créer la pochette du premier disque de votre groupe, en confiant les options artistiques au hasard et à Wikipedia.
Voilà le résultat, en ce qui me concerne :




Quelle est la procédure à suivre ?

1) On se rend sur Wikipedia. On clique sur l'onglet "Un Article au hasard" (random article), sur la gauche. Le titre du premier article qui apparaît vous donne le nom de votre groupe.
2) On se rend sur Wikiquote. On clique sur "Une page au hasard" (random quote). Les derniers mots de la dernière citation de la page vous donnent le titre de votre album.
3) On se rend sur Flickr. On clique sur "Le Meilleur des sept derniers jours" (bas de page). La 3ème image, quelle qu'elle soit, sera la pochette de votre album.
4) Au moyen d'un logiciel de traitement de photos (on peut en télécharger des gratuits ici), on inscrit le nom du groupe et le titre sur la pochette. Je signale quand même à celles et ceux d'entre vous qui, écopant du défi par ma faute, sont un peu nuls en informatique, que les vrais grands groupes dans le vent ne mettent plus depuis belle lurette de nom et de titre sur leurs pochettes. Vous n'aurez qu'à les indiquer en dessous (mais un effort serait très vivement apprécié...)
5) On refile la corvée à de malheureux blogueurs, qui vous en tiendront rigueur jusqu'à la fin de leurs jours.

Comment ai-je abouti à la monstruosité ci-dessus ?

1) Le nom du groupe : Wikipedia m'a transmis un article sur le Camp du Larzac (bon... au moins, y a le mot "Camp", alors je suis content...)
2) Le titre de l'album : La citation fournie est de... Eric CANTONA !... Putain ! Moi qui déteste le rugby !... (ah bon ? c'est un footballeur ?... z'êtes certains ?...) Par un coup de chance, cet anthropopithèque formula sa phrase immortelle par deux fois : à des journalistes anglais, puis français. J'ai choisi la version anglaise -- ça sonne mieux pour un groupe du Larzac. Voilà la phrase en question, censée justifier un coup de pied donné par CANTONA au spectateur d'un match : "Quand les mouettes suivent les chalutiers, c'est qu'elles pensent que des sardines seront jetées à la mer"... Matez le ciboulot !... C'est presque aussi bon que le "quand les crevettes siffleront" de Staline (ou Lénine, je sais plus...)
3) Pour la photo, je suis tombée sur une tordue (cluckclucksew, qu'elle s'appelle) qui aime fabriquer des patchworks et les montrer à tout le monde...

Vous pouvez voir d'autres résultat ici, ici, ou ...

Mes victimes :
(Vous verrez, c'est le meilleur moment de la rédaction du post...)

Audrey, avec qui j'ai monté un vrai groupe il y a quelques années (Les Trolls penseurs), et qui s'était chargée de la pochette
Miss Hyde, qui a l'oreille musicale, et rêve depuis des lustres de créer un boyz band celtique dont les chorégraphies seraient confiées à Michael FLATLEY (mais "flatte-les" pas trop, hein, Miss ?... ça pourrait faire grossir leurs organes...)
Fugitive, qui a le sens du hasard et celui des images, et qui chantait très bien l'air des chats siamois de La Belle et le Clochard, en duo avec moi, quand nous étions petites (on ne le fait plus, car j'ai grandi...)
Le Medusa Man, qui possède déjà un groupe bien à lui, les Dead Rats
Frédérick Durand, dont le groupe Carfax mit jadis en musique l'un de mes romans
Bernard Alapetite, parce qu'il a suffisamment de jolis garçons dans son blog pour monter deux ou trois chorales -- et puis, j'ai l'impression qu'il n'est pas très souvent tagué...

Inutile de me remercier...
Je vous embrasse...
(Content, Beef ?... Je te souhaite beaucoup de succès dans la chanson... Ça semble bien parti, si j'en crois la vidéo...)





mardi 10 mars 2009

RENCONTREZ JEAN ROLLIN !

Vous l'aurez constaté : il m'est particulièrement difficile en ce moment d'alimenter mes blogs de façon régulière, et, surtout, substantielle.
Je le déplore.
Lourd travail d'écriture, déplacements incessants, journées dramatiquement courtes -- c'est bien connu : plus on vieillit, plus les heures s'amenuisent...
C'est donc un tout petit post que je vous propose une fois de plus aujourd'hui, à visée purement informative.
Certains d'entre vous n'ignorent pas que Jean ROLLIN compte au nombre de mes cinéastes préférés (bien qu'ayant une sainte horreur des listes, si je devais en dresser une des réalisateurs dont j'emporterais les films sur une île déserte, ROLLIN arriverait en bonne place.) Ce n'est d'ailleurs pas sans raison que votre BB lui a consacré tout un livre, il y a quelques années...
Si certains d'entre vous partagent mon intérêt pour le seul authentique représentant d'un cinéma fantastique français qui ne soit pas calqué sur les modèles anglo-saxons, et si ces certains-là résident à Paris ou alentour, ils seront probablement ravis d'apprendre qu'une soirée-hommage lui sera consacrée par la Cinémathèque Française, le Vendredi 13 Mars 2009, à partir de 19 heures.
Au programme : une séance de dédicace à la librairie de la Cinémathèque, où ROLLIN signera sa toute récente "autobiographie cinématographique" : Moteur, Coupez ! (chez Edite) + projection de son dernier film, et chef-d'œuvre, La Nuit des Horloges (2007), à 20 heures + projection de son premier film, Le Viol du Vampire (1967) à 22 heures.



Le lendemain, Samedi 14 Mars, Jean ROLLIN sera présent au Salon du Livre, à partir de 16 h 30, au stand de l'éditeur Edite, et signera son dernier ouvrage.
Je suis actuellement plongée dans la lecture de ce Moteur, Coupez ! qui a considérablement "blanchi" ma nuit d'hier, tant j'avais de peine à le lâcher... J'y reviendrai en détail dans un prochain post, promis ! Mais je puis d'ores et déjà vous assurer qu'en matière de "mémoires de cinéaste", ce volume est exceptionnel : drôle, spontané, bordélique, passionné -- et TRES richement illustré, ce qui ne gâte rien (près de 300 photos rares et de toute beauté.)
Voilà... C'est écrit...


L'un de mes films préférés de Jean ROLLIN :
Requiem pour un vampire
(1971)


Pour finir, la bande-annonce d'un documentaire (actuellement en post-production) consacré à Jean par deux de ses fans.




Et pour vous plonger dans son univers : une seule adresse, ici !...


mercredi 4 mars 2009

R.I.P.

Figure familière du cinéma fantastique anglais des années 70, successeur annoncé (avec tambours et trompettes) de Vincent PRICE et de Christopher LEE au titre de "Roi de l'Epouvante", interprète mémorable du Count Yorga, Vampire (Bob KELLJAN, 1970), Robert QUARRY s'est éteint le 21 février dernier, à l'âge de 83 ans.
Il eut la malchance d'obtenir ses galons de vedette du fantastique gothique à une époque où le genre amorçait sa déconfiture. Trop "vieille école" pour adapter son jeu (solide, mais quelque peu figé) à la mouvance moderne, trop méprisant envers la "vieille garde" (j'ai évoqué ses différends avec Vincent PRICE dans mon post sur Madhouse) pour se plier aux règles des aînés, il n'a sans doute pas connu la carrière qu'il méritait -- mais ne fut probablement pas innocent dans ce semi-échec professionnel.
Reste le fameux Comte Yorga, son grand titre de gloire -- hélas méconnu en France. Et quelques "guest-starisations" tardives chez son admirateur Fred OLEN RAY.


Count Yorga, Vampire


Face à Vincent PRICE, l'homme qu'il aima haïr, dans Madhouse (1974)

J'ai appris son décès sur le blog du MySpace de Tim SULLIVAN (excellent cinéaste et ardent défenseur du fantastique queer), que je vous invite à visiter. Tim fut l'un des grand amis de QUARRY sur la fin de sa vie, et lui rend un hommage exemplaire sur le site Icons of fright (avec, en prime, une sympathique interview réalisée en 2004).


mardi 3 mars 2009

WHO KILLED TEDDY BEAR (1965)



Les amoureuses de Sal MINEO vont être aux anges : Who Killed Teddy Bear, (j'omets volontairement le point d'interrogation, absent au générique et sur la plupart des documents publicitaires), le mythique film d'auteur/d'exploitation de Joseph CATES, sort en zone 1 ce mois-ci, par les bons soins de l'éditeur Network. Voilà un moment que les fans de ce film longtemps invisible nous chantent ses louanges sur le net ; on raconte même que des pétitions circulèrent afin que la bande sorte enfin en DVD.
"Une macédoine de tabous hollywoodiens, comprenant masturbation, inceste, mauvais traitements à enfant, travestisme et lesbianisme. Incroyablement merveilleux !", se réjouit un commentateur d'imdb, parmi une dizaine d'autres tout aussi exubérants. Dans The Psychotronic Encyclopedia of Film, Michael WELDON parle d'un "film de terreur téléphonique vraiment crasseux et obscène", tandis que les fans les plus enthousiastes y voient l'ancêtre de Taxi Driver et de Klute (à noter : le chef opérateur de ces deux films, Michael CHAPMAN, a également bossé sur la photo de Who Killed Teddy Bear, en qualité d'assistant...)


Sal de bain
(une scène du film)

Tourné dans les quartiers chauds du New York des sixties, dans des conditions qui évoquent le cinéma vérité et les premières oeuvres de CASSAVETES, le film nous raconte l'histoire de Norah Dain (Juliet PROWSE) et Lawrence Sherman (Sal MINEO), deux employés d'une discothèque tenue par une lesbienne. Lawrence est un jeune homme mal dans sa peau, affublé d'une soeur handicapée mentale, qu'il enferme dans un placard avant d'aller faire le tour des peep shows et des sex shops de la 42ème rue. Norah, pour sa part, reçoit des coups de fil anonymes particulièrement gratinés, et décide de faire appel à la police après que son harceleur lui ait laissé un ours en peluche décapité dans son appartement.
Le flic chargé de l'enquête, dont la femme a été violée et tuée quelques années plus tôt, prend l'affaire un peu trop à cœur, et s'avère aussi inquiétant que le pervers qu'il traque (il passe ses soirées à écouter des enregistrements d'appels téléphoniques émanant de maniaques sexuels, pendant que sa gamine essaie de s'endormir dans la chambre voisine).



Avec son climat délétère, son noir et blanc crapoteux, ses décors au réalisme sordide et sa déclinaison de déviances en tout genre, le film -- sans doute trop en avance sur son temps -- ne connut aucun succès à sa sortie.
De l'avis général, MINEO semble s'être beaucoup investi dans son personnage de jeune homme psychotique, voyeur (voisin de Norah, il l'observe dans son intimité au moyen d'un miroir particulièrement mal placé dans l'appartement de la demoiselle) et plus qu'ambigu sexuellement.
Curieusement, le rôle du flic est attribué à Jan MURRAY, acteur très populaire à l'époque, mais généralement cantonné au registre comique (très influencé par Jerry LEWIS), et animateur de shows télévisés.


Jan MURRAY (1916-2006)

Elaine STRITCH incarne la patronne de la boîte de nuit, infiniment disposée à secourir Norah et à donner de son corps pour lui remonter le moral. On imagine ce que cette grande dame de l'écran et de Broadway a pu tirer d'un tel rôle -- sa performance est généralement saluée comme l'un des points forts du film.


Elaine STRITCH today

A découvrir donc, de toute urgence -- le DVD n'est pas encore disponible sur amazon, mais ça ne devrait tarder...
En attendant, patientons avec cet extrait de toute beauté, qui devrait combler les fans de MINEO -- ici en "mini bas".
Si c'est pas du cinéma queer, ça !...