samedi 7 mai 2011

CENTENAIRE DE VINCENT PRICE : House of Wax (L'Homme au masque de cire, André de TOTH, 1953)


Comme promis dans le précédent post, votre BB chérie poursuit la célébration des 100 ans de Vincent PRICE avec quelques scans de documents issus de sa collection...
Pour agrandir les images, cliquez dessus !... (Faut tout leur dire !... ;-)))





























mardi 3 mai 2011

LE CENTENAIRE DE VINCENT PRICE



Vincent PRICE (1911-1993) aurait eu cent ans le 27 mai prochain. Les lecteurs familiers de ce blog n'ignorent pas que j'éprouve pour ce comédien une fascination qui confine à l'idolâtrie. Il est l'une de mes obsessions depuis ma découverte de L'Homme au masque de cire, lors de sa (seule et unique) diffusion télévisée le 20 septembre 1983, en deuxième partie de programme de La Dernière séance. Ce film fut le premier de la carrière de PRICE que l'on puisse ouvertement rattacher au cinéma d'épouvante (citons néanmoins Le Retour de l'homme invisible en 1940), genre dont il fut le roi incontesté aux États-Unis durant deux décennies (les années 60 et 70), voire davantage si l'on considère qu'il s'y illustra également (mais plus sporadiquement) dans les années 50 et 80.


J'ai consacré ici-même plusieurs articles à certains de ses films, PRICE étant devenu, depuis quelques années, une icône gay autant qu'une star de l'horreur (un terme qu'il détestait, lui préférant celui de "gothique" -- ce qui n'était pas infondé : il est apparu dans très peu de productions réellement "horrifiques", et l'essentiel de sa filmographie "fantastique" est composée d'adaptations plus ou moins libres d'auteurs classiques, comme POE, HAWTHORNE ou LOVECRAFT).
Spécialiste des rôles de "méchants" ultrasensibles et raffinés, d'esthètes décadents et d'aristocrates névrosés, PRICE développa à l'écran un personnage ambigu, à la fois séduisant et angoissant, que ses manières affectées, sa haute culture et son intellectualisme (notions toujours suspectes dans le cinéma américain de l'époque) entouraient d'une aura queer très prononcée. D'où l'intérêt que lui a souvent témoigné le public gay, et les études qui, depuis quelques années, interrogent sa personnalité et son héritage filmique sous l'angle de l'ambivalence sexuelle, du discours crypto-gay, et de la représentation des genres (genders).
Que l'homme ait été ou non homosexuel importe peu ; c'est la cohérence du personnage queer élaboré tout au long de sa carrière qui interpelle et justifie son appropriation, aujourd'hui solidement établie, par la culture gay.


Pour célébrer le centenaire du comédien, je me suis offert un ouvrage récemment publié par les excellentes éditions McFarland : Women in the Horror Films of Vincent Price, de Jonathan Malcolm LAMPLEY, qui, comme son titre l'indique, s'intéresse au(x) rôle(s) de la femme dans la filmographie fantastique de PRICE, où elles apparaissent tour à tour (ou simultanément) victimes, "méchantes", et objets de vénération. Ayant reçu le volume il y a quelques jours, je n'en ai lu pour l'heure que l'introduction, dans laquelle l'auteur expose l'angle d'approche qu'il a favorisé pour le traitement de son sujet, à savoir la problématique du genre (sexuel) et de la sexualité, dans une tradition féministe et queer de l'analyse filmique.


Pour LAMPLEY, les films d'épouvante permettent au spectateur de se confronter à (et peut-être de vaincre) ses angoisses personnelles face à différents problèmes, dont les moindres ne sont pas ses présomptions sur le genre et la sexualité. Tout comme l'image de PRICE se heurte à l'anti-intellectualisme américain qui identifie l'artiste, le scientifique, l'homme de culture, à l'anormal, au déviant, au "monstre", les femmes dans les films de PRICE sont horrifiques parce que leur présence manifeste une transgression à l'encontre des convictions et des protocoles des sociétés patriarcales dans lesquelles les récits s'inscrivent.
Là où mon opinion diffère sensiblement de celle de LAMPLEY, c'est lorsqu'il affirme que, si la personnalité de PRICE et son jeu d'acteur ont un caractère Camp, la plupart des films dans lesquels il apparaît ne relèvent pas de cette sensibilité, en particulier les adaptations d'Edgar POE par Roger CORMAN. Un point de vue contestable que j'espère voir éclairci et étayé dans la suite de l'ouvrage...
LAMPLEY désigne la période des années 1953 à 1973 comme l'Age d'Argent du cinéma fantastique, et la trouve (avec raison) singulièrement peu défrichée par les essayistes en terme de féminisme et de problématique des genres - au contraire de l'Age d'Or des années 1930 ou de la période postérieure, allant des années 1970 à nos jours. Avec son livre, il souhaite commencer de combler cette lacune. Nul doute que la lecture en sera stimulante, et que l'ouvrage trouvera sa place auprès des textes de référence consacrés aux sous-textes queers dans le cinéma fantastique.



Au cours des semaines à venir, FEARS FOR QUEERS célèbrera le centenaire de Vincent PRICE à travers quelques posts iconographiques présentant des scans de documents et photographies issus de ma collection.
Vous pouvez découvrir ou relire les articles que j'ai consacrés à deux films du comédien sur le site en cliquant sur leurs titres :
L'Abominable Dr. Phibes
Madhouse
Vivement conseillée également, cette interview de PRICE au sujet des films de la série Poe, par son admirateur et ami David DEL VALLE.
Enfin, ne manquez pas de visiter Vincentennial, un site rendant compte de toutes les manifestations organisées par la ville natale du comédien -- Saint Louis, Missouri -- en célébration de son centenaire.
Women in the Horror Films of Vincent Price peut être commandé sur Amazon.fr