Sept films de trouille pour la fête des citrouilles, sept joyaux méconnus du cinéma fantastique queer pour teinter de rose les nuits pourpres de votre Hallo-week...
Sans conteste l'un des plus beaux contes d'épouvante jamais imprimés sur pellicule, et peut-être le meilleur film fantastique lesbien.
La jeune Lila LEE, fille d'un gangster notoire, a été recueillie par un pasteur et chante des cantiques dans son église. Elle reçoit un jour l'invitation d'une inconnue qui prétend héberger son père, gravement blessé. Tout porte à croire que ce dernier est tombé sous la coupe de Lemora, une mystérieuse femme-vampire régnant, au coeur d'une forêt hantée, sur une population de créatures hybrides et d'enfants égarés. Lila succombera-t-elle à son tour à l'envoûtement de cette Châtelaine de la Nuit ?...
Une atmosphère envoûtante, évoquant aussi bien La Nuit du Chasseur que Le Cauchemar d'Insmouth. Le réalisateur, Richard BLACKURN, est le co-signataire du scénario d'un autre monument d'horreur queer : le comico-macabre Eating Raoul de Paul BARTEL.
Quand LOVECRAFT rencontre Charles LAUGHTON... Un film-culte (un vrai!) à redécouvrir d'urgence...
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L'une des rares réussites du film d'horreur à sketches des années 80, supérieur aux plus acclamés Creepshow et Cat's eyes. Première oeuvre du cinéaste Jeff BURR, alors âgé de 23 ans.
Quatre segments composent le métrage : le premier confronte un tueur nécrophile et vaguement incestueux au fruit de sa copulation avec le cadavre de sa victime ; dans le deuxième, un braqueur blessé par ses comparses trouve refuge, au coeur des bayous, chez un ermite black adepte du vaudou ; le troisième sketch s'intéresse aux déboires d'un mangeur de verre, dans une fête foraine régentée par une inflexible charmeuse de serpents, versée dans la magie noire ; le quatrième volet, situé durant les derniers jours de la Guerre de Sécession, expose le calvaire vécu par un quarteron de soldats nordistes, tombés entre les mains d'une communauté de gamins estropiés et vengeurs. Le lien entre les différents épisodes est assuré par Vincent PRICE, dans le rôle d'un bibliothécaire qui narre ces sombres récits à une journaliste venue l'interviewer au sujet de l'exécution de sa nièce.
La mise en scène de Jeff BURR illustre avec sobriété des intrigues efficaces, d'un pessimisme absolu et émaillées de notations sordides (Cameron MITCHELL étranglant une petite fille borgne en lui roulant un palot énergique ; Clu GULAGER, en pleurs, entonnant pour le cadavre de sa victime une chanson d'amour mongoloïde qu'il a composée à son intention...)
Distribution somptueuse, émaillée d'acteurs-cultes. GULAGER est grandiose en vieux garçon emprunté et cafard, qui pète les plombs après que l'objet de sa flamme lui a refusé ses faveurs. Cameron MITCHELL, en officier nordiste sadique et débraillé, livré aux exactions d'une bande de marmots sanguinaires, trouve le meilleur rôle de sa pénible fin de carrière, et fignole une composition de toute beauté.
Vincent PRICE renia le film en raison de ses scènes gores, certes éprouvantes mais nullement gratuites. La musique du deuxième segment est l'une des plus atmosphériques du cinéma d'horreur des eighties.
Les éléments queers ?... L'ensemble du casting (les iconiques Vincent PRICE et Susan TYRELL en tête). Les thèmes abordés : fétichisme, nécrophilie, gérontophilie, inceste, notion de paternité monstrueuse. Autre élément qui, bien qu'extérieur au film, ajoute à son caractère queer : le fait que Vincent PRICE, selon certaines sources, connut au cours du tournage une liaison homosexuelle qui faillit ruiner son mariage avec Coral BROWNE (cf. Dennis MEIKLE, in Vincent Price, The Art of fear ; Virginia PRICE, in Vincent Price : A Daughter biography).
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3. MOTEL HELL (Nuits de cauchemar - 1980)
Réal : Kevin CONNOR - Avec : Rory CALHOUN, Nancy PARSONS, Nina AXELROD
"Farmer Vincent" et sa sœur se sont spécialisés dans le commerce artisanal de succulentes grillades. Leur matière première ?... La chair de touristes égarés, qu'ils kidnappent et font faisander dans le fertile terreau de leur jardin secret.
Dans le rôle du "Farmer" : Rory CALHOUN, acteur gay, et l'un des plus célèbres poulains de l'écurie d'Henry WILLSON, agent hollywoodien spécialisé dans le recrutement de jeunes comédiens peu farouches du fignard (Rock HUDSON, Guy MADISON, Tab HUNTER, etc..., sont passés par son bureau avant de faire carrière).
Gore, hilarant, campy, et plutôt dérangeant -- même 28 ans après --, MOTEL HELL est un classique incontournable de l'horreur queer.
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Attention : chef-d'œuvre ! Ce drame intimiste et dépouillé, flirtant avec le fantastique sans jamais s'y abandonner complètement, est une vibrante dénonciation de l'oppression parentale et de l'aliénation qu'elle engendre, ainsi qu'un film féministe d'une remarquable justesse de ton. Carrie SNODGRESS est égale à elle-même, c'est à dire simplement géniale, dans le rôle d'une jeune fille "prolongée" par la force des choses, sombrant lentement dans la névrose. Plusieurs traits de son personnage pourraient presque nous faire parler de film lesbien -- réalisé par un mec, une fois de plus (voir Lemora un peu plus haut).
Eh, les filles !... Donnez-moi des exemples de films homos masculins réalisés par des meufs, et j'achève d'embrasser votre cause !...
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Déjà coupable du très homophile La Revanche de Freddy (1985), Jack SHOLDER nous offrait, quelques années plus tôt, le premier slasher proto-gay des eighties, avec ce Alone in the dark dans lequel un quatuor de détraqués mentaux échappés de l'asile kiffent grave leur ancien psy, et jouent au chat et à la souris avec son infortuné successeur. Matez la scène prégénérique, avec son bar rose baptisé "Chez maman", et dites m'en des nouvelles !
PALANCE et PLEASENCE cabotinent avec bonheur, mais c'est LANDAU qui emporte la palme avec une prestation hallucinée et ébouriffante !
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Deux tueurs s'aimaient d'amour tendre -- et furent exécutés de concert. Leurs mamans respectives, qui s'aiment presque autant, s'associent pour surmonter leur peine et ouvrent une école de danse à l'usage d'apprenties Shirley TEMPLE. Seulement voilà, l'une des deux pète les plombs quand l'autre s'amourache d'un papa d'élève...
Shelley WINTERS et Debbie REYNOLDS sont les mères en question ; cette grande folle de Michael MacLIAMMOIR est un inquié...tante professeur de diction ; le gay Curtis HARRINGTON, l'un des inspirateurs du "New Queer Cinema", officie derrière la caméra...
Tout pédé normalement constitué SE DOIT de voir What's the matter with Helen ?, amoureusement confectionné par des homos et des lesbiennes à l'usage de leurs semblables.
In-dis-pen-sa-ble !
Comment ? Vous ne les possédez pas dans votre DVDthèque ?... Dans ce cas, vous avez une année pour vous les procurer et vous préparer un Halloween 2009 d'enfer !...
N.B. : Pour visionner la bande-annonce ou un extrait de chaque film, cliquez sur son affiche.
1. LEMORA, A CHILD TALE OF THE SUPERNATURAL (Lemora - 1973)
Réal : Richard BLACKBURN - Avec : Lesley GILB, Cheryl "Rainbeaux" SMITH, Richard BLACKBURN.
2. THE OFFSPRING, aka FROM A WHISPER TO A SCREAM (Nuits sanglantes - 1987)
Réal : Jeff BURR - Avec : Vincent PRICE, Clu GULAGER, Cameron MITCHELL, Susan TYRELL
4. MADHOUSE (1974)
Réal : Jim CLARK - Avec : Vincent PRICE, Peter CUSHING, Robert QUARRY, Adrienne CORI
Vincent PRICE rencontre Peter CUSHING dans le "Boulevard du Crépuscule" du cinéma fantastique. Une ancienne star de l'épouvante est conviée à reprendre l'un de ses rôles fétiches à la télévision. Mais une série de crimes perturbe bientôt le tournage. Les soupçons se portent rapidement sur le comédien, d'autant que le coupable officie dans le costume du personnage qu'il incarne.
L'une des plus transparentes allégories queers du fantastique des années 70. Je ne m'y attarde pas, car un post détaillé suivra... (Vous pouvez le lire ici.)
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5. THE ATTIC (Les 13 marches de l'angoisse - 1980)
Réal : George EDWARDS - Avec : Carrie SNODGRESS, Ray MILLAND
Bibliothécaire, Louise vit avec son père, vieillard acariâtre et paralytique, cloué dans un fauteuil roulant depuis un accident dont elle est la cause. Elle s'est mariée bien des années plus tôt, mais son époux a disparu le jour même de leurs noces. Depuis, elle attend son retour, dans l'espoir qu'il la tirera des griffes de son tyran de père.
6. ALONE IN THE DARK (Dément - 1980)
Réal : Jack SHOLDER - Avec : Jack PALANCE, Martin LANDAU, Donald PLEASENCE, Dwight SCHULTZ
7. WHAT'S THE MATTER WITH HELEN ? (1971)
Réal : Curtis HARRINGTON - Avec : Shelley WINTERS, Debbie REYNOLDS, Agnes MOOREHEAD, Michael MacLIAMMOIR
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Pour finir, et pour faire la nique à Miss Lena Bla(blabla) et à son projet de loi à la mord-moi-l'dard, je vous propose de convier Vincent PRICE à votre soirée d'Halloween, en downloadant gayment cet album (cliquez sur la pochette) dans lequel Notre Maître à Tous nous narre quelques suaves histoires de fantômes (album enregistré en 1973). Bonne écoute !
Et joyeux Halloween !
6 commentaires:
Excellente sélection de films "halloweenesques". Ça tombe bien, il pleut ce week-end: le lecteur dvd va tourner à plein régime! Sur ce, bon Halloween à tous. Je retourne à la préparation de ma soupe de citrouille ;o)
Superbe ! Que de bons souvenirs cinéphiliques ! Sauf que je ne connais pas les "13 marches de l'angoisse" et que je n'ai pas vu "Tante Helen".
En réponse à ton chouette post, BBJane, je complète ta liste halloweenesque (à laquelle j'adhère totalement), avec sept films supplémentaires (pas forcément "gay", mais à visionner en cette saison des citrouilles,)sur mon blog.
BONNNSSSOIRRRR!!!!!
PARDONNEZ LE RETARD DE CE COMM POUR LA NUIT D'HALLOWEEN, Problèmes de décalage horreur, j'étais en panne de six trouilles!!
ceci dit, avec des esprits (êtes-vous là??) aussi bouillonnants que les notres, c'est assurément HALLOWEEN tous les soirs!!!
Alors, j'en profite pour vous proposer ma liste de 7 incontournables:
..."La fiancée de FRANKENSTEIN" (1935) du grand James WHALE (qui occupera sans nul doute une place de choix dans ce blog si respectueusement tenu par notre chère BB).... J'ai choisi ce film car à mon sens, il n'y a pas de nuit d'HALLOWEEN sans brume, vieux cimetière, savant fou et créature torturée; bref tout ce que le cycle universal horror a donné de meilleur pour nos yeux gourmands d'ambiance gothique; ajoutez y le fabuleux ERNEST THESIGER en DR PRETORIUS et une ELSA LANCHESTER survoltée et vous obtiendrez un film fiévreux qui n'a pas pris une ride...
La suite logique de ma pensée est réservée à "GOD AND MONSTERS"(1998) de BILL CONDON, où SIR IAN MCKELLEN, immense acteur "queer" dont la renommée n'est plus à faire et qui touche d'un doigt divin la perfection , incarne le fameux James Whale.
Un grand moment de cinéma qui bouleverse le coeur.
J'y ajoute une perle vénéneuse "LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY"(1945) d'Albert Lewin avec le regretté HURD HATFIELD; il ne joue pas DORIAN, il EST DORIAN, avec cette beauté figée et glaçante qui se substitue à la laideur intérieure du personnage.
Du même appétit, vous prendrez bien un peu de "MYSTERES DE L'OUEST" avec le MEILLEUR épisode de la série, "LA NUIT DE LA MAISON HANTEE"(1966) d'ALAN CROSLAND JR où justement vous croiserez un HURD HATFIELD époustouflant pour une nuit de folie qui ne finit jamais...
Plus tard dans la nuit, laissez vous envouter par le charme troublant d'INGRID PITT dans le "VAMPIRE LOVERS" (1970) de ROY WARD BAKER....
Ed wood étant un incontournable, participez aux 3 coups d'horloge au fameux "plan 9 from outer space"(1956), oeuvre plus queer qu'elle ne veut bien le laisser entendre!!!
Au terme de cette nuit délicieusement blanche et avant les frémissements de l'aube, régalez-vous avec "House of wax" (1953) d'andré DE TOTH; celà fait maintenant 25 ans que j'idolâtre ce film, puissance fondatrice d'une passion fantasticophile sans fin...
N'est-ce pas chère BB JANE!!!!
Merci à vous de nous laisser la possibilité d'exprimer une chose si précieuse: le droit à la différence!!!!
YRREIHT ZETLUB
Merci mille fois, Yrreiht, pour votre commentaire passionné, et vos suggestions passionnantes ! Votre sélection est parfaite !
Amitiés éternelles de BB.
Bonjour ....
Nous sommes au mois de mai, ce n'est plus du tout la saison ... Mais je suis alléché par What's the matter with Helen ? et je pense que mon bien aimé conjoint le serait encore plus que moi.
Problème : il préfère quand même avoir droit à des STF quand il regarde un film en vo.
Le dvd en comprend-t-il ????? (oui j'ai vu qu'il y avait un lien et j'ai même cliqué dessus, mais tout ce qui est indiqué c'est une version audio anglaise et une version espagnole, sans parler des st, s'il y en a ...)
Voilà ... voilà ...
Merci bien !
Francesco
PS : en même temps il pleut ... enfin il a plu !
PPS : sinon vous saviez qu'on raconte que Debbie Reynold et Agnes Moorehead (cette dernière n'en étant pas à son coup d'essai) aurait eu une liaison ? Je me suis toujours demandé si ça avait eu lieu pendant le tournage de Dominique où elles étaient habillées en religieuses.
Hello Francesco,
Nous sommes au mois de juillet, et je découvre votre commentaire avec bien du retard !...
HELEN est sorti en Zone 1, avec sous-titres français, dans la collection "Midnite Movies" de la MGM !
Oui, je savais pour Debbie et Agnes. J'ignore quand a débuté leur liaison, mais le fait est qu'elles sont restées très proches jusqu'au décès d'Agnes...
Merci de votre visite !...
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