dimanche 31 août 2008

ON EST PAS DES PEDES !

Beaucoup de fantasticophiles répugnent à admettre les implications homosexuelles de certaines de leurs oeuvres favorites. Aveuglement ou naïveté ? Manque d'intérêt pour la question, ou peur de la considérer ? Faiblesse analytique ou homophobie latente ? Ayant récemment promis d'évoquer le sujet dans ce post, je m'y colle -- sans prétendre répondre aux interrogations qu'il suscite, mais en me bornant à proposer quelques éléments de constat, et en précisant que ce dernier vise essentiellement la critique et le public français -- les choses ayant beaucoup progressé dans les pays anglo-saxons depuis quelques années, suite à l'émergence des "théories queers".

AVERTISSEMENT : Cette chronique sera évolutive ; de ce fait, elle vous semblera sans doute un peu succincte "au jour d'aujourd'hui". Elle fera l'objet d'additifs réguliers tant que vivra ce blog. J'y noterai, en vrac, les différentes réflexions que m'inspirera le sujet, ainsi que des citations en rapport, glanées dans des articles, interviews, ou conversations personnelles. Chaque mise à jour sera signalée dans les nouveaux posts, avec un lien permettant d'accéder à cette page, où les compléments de texte apparaîtront en caractères rouges. Je vous invite chaudement à me communiquer vos propres observations, pensées ou commentaires, afin d'enrichir cette chronique -- plus on sera de folles...



  • J'ai connu des admirateurs de LOVECRAFT qui furent moins choqués par les révélations concernant sa sympathie pour les théories nazies, que par la suspicion de pédérastie formulée à son endroit par certains biographes.
  • Un ami bisexuel, professeur de lettres et fantasticophile éclairé, à qui je démontrai que le Frankenstein de Mary SHELLEY et la plupart de ses adaptations à l'écran étaient gays jusqu'aux fibres, se déclara ébloui par cette interprétation -- qui relève pourtant, et depuis belle lurette, du lieu commun.
  • Affirmer à un amateur de fantasy -- "héroïque" ou "magique" -- que cet univers de barbares bodybuildés, d'elfes efféminés et de guerrières couillues, est un véritable vivier d'images homoérotiques, est le plus sûr moyen de lui faire dégainer son cimeterre.
  • Il est bien entendu exclu d'insinuer que le père de Conan pût être une tapette.
  • Il se trouve encore des fans du Rocky Horror Picture Show qui ne voient dans ce film qu'un tribut déférent aux bonnes vieilles séries B d'épouvante, et non un flamboyant plaidoyer transsgenre, battant le rappel des codes queers et de l'iconographie gay. Certains participants aux séances de minuit, arborant la tenue de Frank N. Further, tomberaient de haut si on leur apprenait qu'ils rendent davantage hommage à RuPaul qu'au baron Frankenstein.

"Tranvestite ?... Me ?..."
  • N'est-il pas étonnant que, de toute la production "Hammer", les titres les plus appréciés des cinéphiles appartiennent à la "première période" (réactionnaire et manichéenne) de la firme, alors que les oeuvres des années 70, thématiquement plus ambitieuses, mais aux orientations plus queers, sont dénigrées et considérées comme symptomatiques du déclin de la boîte ?

A quand la reconnaissance ? (Doctor Jekyll and sister Hyde de Roy WARD BAKER - 1971)

  • De même, les films les plus gays de Terence FISHER sont les moins commentés (The Two faces of Dr. Jekyll, The Man who could cheat death, Frankenstein créa la femme, Frankenstein et le monstre de l'Enfer).
  • Noté, dans Les Vampires du cinéma de David PIRIE (1977), à propos des Maîtresses de Dracula de Terence FISHER : "Ce film est remarquable pour ses implications hautement sinistres ainsi que pour la réintroduction de Peter CUSHING dans le rôle de Van Helsing." Ce que sont ces implications hautement sinistres ne nous sera pas divulgué -- ce qui rend cet avis remarquable pour son caractère hautement allusif.
  • Si Ed WOOD, malgré son goût du travestissement, a fini par conquérir sa niche au Panthéon du cinéma fantastique, c'est probablement parce qu'il n'était pas gay -- précision scrupuleusement soulignée dans chaque article que lui a consacré la presse spécialisée. Un Andy MILLIGAN, en revanche, dont la filmographie est infiniment plus stimulante, et qui possédait une conscience artistique dont WOOD était totalement dépourvu, demeure négligé et sujet à moqueries. C'est que le père Andy, homo tapageur adepte du S.M., reste de mauvaise compagnie, même auprès des mordus du nanar.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je te mets le lien de cet artiste tu devrais aimer je pense, moi ça me fait carrement pleurer...
http://www.youtube.com/watch?v=3Im8jSBddfE

Anonyme a dit…

Doctor Jekyll and sister Hyde de Roy WARD BAKER - 1971)

j'aime cette tof, je n'en fait peut etre pas la mm interpretation que toi ms tu dois voir ce que je veux dire...Grde peine que je ne parviens pas à depasser tous les jours...
bizz & A+ BBJane